Vases égyptiens en verre coloré

Flacons en verre égyptien ? État de la question au IIe millénaire avant J.-C.

En Égypte, durant le IIe millénaire avant J.‑C. (Nouvel Empire), les flacons en verre connaissent un développement remarquable. Auparavant, le verre était peu employé, essentiellement pour des éléments réduits (perles ou incrustations). Des formes nouvelles apparaissent à cette époque et la question des « flacons en verre égyptien » ne peut se comprendre que dans le cadre plus large d’un « commerce international » dynamique dans le bassin méditerranéen. L’origine des « flacons de verre égyptien » est une question encore en débat aujourd’hui, qui s’enrichit continuellement à l’aune des découvertes archéologiques récentes et des analyses scientifiques.

Egyptian Glasses? What can be said for the Second Millenium BC

During the New Kingdom (2nd Millenium BC) in Egypt, glass vessels show a great development whereas before, glass was mostly used for small bead-like objects, new container shapes appear. To understand the development and the use of glass during this period, we cannot ignore trade in the Mediterranean context. The origin of Egyptian glass vessels is still in debate today with the help of archaeological discoveries and scientific analysis investigations.

verre, flacon, amphorisque, bouteille, gourde, vaisselle, khôl, moulé, noyau, pierre, lingot, sable, cobalt, four, production, fabrication atelier, tombe, sépulture, luxe, Mésopotamie, Égypte, Nouvel Empire, Amarna, Quantir, Malqatta.

Cet article a été publié dans Flacons, fioles et fiasques. De l’Antiquité à nos jours. Les Cahiers de Verre & Histoire no 3, Actes du troisième colloque international de l’Association Verre & Histoire, Rouen-Vallée de la Bresle, 4-6 avril 2013, Carré A.-L. et Lagabrielle S. (dir.), Paris : Éd. Verre & Histoire, mai 2019, p. 35-48.

Les premiers flacons en verre1 sont attestés en Égypte à partir du Nouvel Empire2, sous la XVIIIe dynastie, et plus précisément durant le règne de Thoutmosis III (vers 1490-1425)3. Actuellement, douze flacons en verre sont considérés comme ayant été réalisés durant son règne4.

Des fragments de verre ont été mis au jour dans la tombe de Thoutmosis I (KV 38)5, mais ils seraient postérieurs6 à ce règne. En effet, on s’accorde aujourd’hui à penser que la tombe de Thoutmosis I correspond à une troisième inhumation, mise en œuvre à l’époque de son petit-fils Thoutmosis III7. Cet acte, à très forte résonance politique8, aurait permis au nouveau souverain, fils d’une concubine de Thoutmosis II, de légitimer son pouvoir.

La période envisagée dans cette étude correspond aux XVIIIe et XIXe dynasties [fig. 1]. En effet, cette époque se présente comme un acmé de la production verrière en Égypte. Les flacons en verre dit « égyptiens » sont parmi les plus réputés de l’Antiquité et les mieux connus9. De nombreuses pièces parfaitement conservées, par le contexte climatique et archéologique favorable d’Égypte, sont parvenues jusqu’à nous. Le corpus mondial actuel se compose d’environ 390 flacons en bon état de conservation10 ou archéologiquement complets. Les pièces montrent une réelle qualité technique et artistique et les nombreuses fouilles archéologiques11, commencées au milieu du XIXe siècle, et qui se poursuivent aujourd’hui, ne cessent de l’enrichir.

-1550XVIIIe dynastie-1295
1479Thoutmosis III1425
-1427Aménophis II-1401
-1401Thoutmosis IV-1391
1391Aménophis III1353
1353Aménophis IV / Akhenaton1337
-1336Toutankhamon-1327
-1327Aÿ-1323
-1323Horemheb-1295
-1295XIXe dynastie-1186
-1295Ramsès I-1294
-1294Sethi I-1279
1279Ramsès II1213
-1213Merenptah-1203
-1203Amenmès-1200
-1200Sethi II-1194
-1194Siptah – Merenptah -1188
-1188Taousert-1186
-1186XXe dynastie-1069
-1186Sethnakht-1184
-1184Ramsès III -1153
-1153Ramsès IV-1147
-1099Ramsès XI-1069
Fig. 1
Cadre chronologique.

I. Le verre en Égypte. État de la question

1. Une « pierre semi-précieuse artificielle »

En Égypte, le verre est considéré comme une « pierre semi-précieuse artificielle » ainsi que la lexicographie12 et l’archéologie nous le laissent deviner.

Dans les Annales de Thoutmosis III13, l’expression jnr n wḏḥ « pierre [issue] de la fonte / coulée / moulée14 » est employée à propos d’une partie du butin ramené lors de la 7e campagne orientale du souverain. On rencontre également l’expression ʿ3t wḏḥt « (vaisselle de) pierre coulée / moulée15 ». Le terme bḏ, déterminé par le signe N 34 « creuset-lingot de métal16 », peut être traduit secondairement par « verre17 ». Par extension, le déterminatif désigne tout lingot d’une matière artificielle, manufacturée par la chaleur. On note que les déterminatifs employés, le « creuset et lingot » (N 34) et le « brasero » (Q 7), sont liés au feu et à des produits transformés par lui.

Dans les sources amarniennes, le verrier est qualifié de « fabricant de lapis-lazuli artificiel », au même titre que les faïenciers18. Enfin, les textes en akkadien opposent clairement le « lapis-lazuli sorti du four » / « lapis-lazuli produit par la chaleur » au « lapis-lazuli véritable » / « lapis-lazuli de la montagne » tandis que d’autres expressions désignent du verre imitant soit l’agate xulālu kūri soit l’obsidienne surru kūri19.

L’archéologie rapproche le verre de la vaisselle de pierre. Tout comme celle-ci, il est considéré comme une vaisselle de luxe, dont la production est attachée aux résidences royales20 et dont les vestiges ont été mis au jour dans des tombes royales21 et des sépultures de très hauts fonctionnaires. Les pièces de verre sont des productions royales pouvant porter le nom du pharaon22, offertes en remerciement23 ou comme cadeau diplomatique24. D’autres parallèles avec la vaisselle de pierre sont à signaler comme la préciosité et l’imitation de formes récentes en pierre25. Comme la vaisselle de pierre, celle de verre connaît des imitations en bois polychrome26 ; certains verres monochromes ou à décor marbré et moucheté rappellent incontestablement des pierres comme la calcite, l’obsidienne ou des pierres semi-précieuses comme la turquoise et le lapis-lazuli27.

2. Égypte / Orient, la question de l’origine du verre

Certains éléments tendent à souligner une certaine « influence orientale » pour l’origine du verre. Pline l’Ancien place l’invention du verre au Levant même si les conditions techniques qu’il décrit sont irréalistes28. Des artisans syriens et levantins sont attestés, en Égypte, au Nouvel Empire et même au Moyen Empire29. De nombreuses formes répertoriées à cette époque sont étrangères au corpus égyptien des périodes antérieures comme le cratère (forme 12), la gourde lenticulaire (forme 4 variante b), l’amphorisque (forme 3 variante a), la cruche « bilbil » (forme 2 variante d), la bouteille dite « chypriote » (forme 2 variante c)30, etc. L’archéologie n’a pu encore mettre en évidence les traces d’une période d’expérimentation. Dès Thoutmosis III, on observe en Égypte une production d’une maîtrise parfaite aussi bien quantitativement que qualitativement. Cela correspond chronologiquement au moment où Thoutmosis III organise des campagnes militaires en Orient (vers la région du Mitanni). Les Annales de Thoutmosis III mentionnent comme butin des lingots de verre et des prisonniers. Les sources amarniennes31 évoquent aussi l’importation de lingots de verre brut. Les textes techniques sur la production de verre et certains mots de vocabulaire sont orientaux et non égyptiens.

À la veille du Nouvel Empire, lors de la Deuxième Période Intermédiaire (vers 1789-1550 av. J.‑C.), les populations hyksôs du Levant dominent tout le nord de l’Égypte32.

On s’accorde généralement sur le fait qu’au Nouvel Empire, l’art « égyptien » est fréquemment qualifié de « cosmopolite »33.

Depuis, le XIXe siècle, les recherches sur l’origine du verre ont produit diverses théories que l’on peut diviser en deux grands courants : l’un orientaliste et l’autre égyptien.

Fl. Petrie et à sa suite, A. L. Oppenheim et D. Barag considèrent que la production de verre brut et la technique du moulage sur « noyaux sableux » sont orientales. Elles auraient été introduites en Égypte par des artisans ramenés lors des campagnes militaires de Thoutmosis III. Ainsi, Fl. Petrie écrivait en 1925 : « Aussitôt que l’Égypte domina la Syrie (i.e. Mitanni) des artisans verriers furent amenés en Égypte et la fabrication de verre devint une industrie florissante et diversifiée34 ». A. L. Oppenheim et D. Barag étudient les textes techniques35, tous mésopotamiens, sur la fabrication du verre et ils parviennent aux mêmes conclusions : les premiers verres égyptiens furent importés depuis la Mésopotamie, tout comme les premiers artisans verriers.

Dans les années 1990, en travaillant sur les pièces en verre du règne d’Aménophis III36, A. P. Kozloff conclut que, pour le règne d’Aménophis III, le verre (brut ou fini) serait en réalité d’origine égyptienne.

Enfin, dans les années 2000, avec la reprise des fouilles à Amarna et la mise en place de l’Amarna Glass Project, P. T. Nicholson considère que les premiers verres d’Égypte ont été produits sous Thoutmosis III par des artisans syriens, au moins pour le travail à chaud. Parallèlement, des ateliers égyptiens se seraient développés, utilisant la technique plus traditionnelle du travail à froid ; où le verre est traité comme de la pierre. Ces ateliers auraient alors produit des formes « égyptiennes » ou introduites en Égypte antérieurement, notamment pendant la Deuxième Période Intermédiaire37.

3. Techniques et échanges

On reconnaît en Égypte deux techniques de travail du verre. D’une part, le travail à froid reprenant les techniques de sculpture de la pierre (gravure, polissage, taille) réalisées sur des récipients monochromes38, et d’autre part, le travail à chaud par moulage sur « noyaux sableux » pour des récipients monochromes39 ou polychromes [fig. 2].

Flacons égyptiens en verre, moulés sur noyaux sableux, Musée Départemental des Antiquités.
Fig. 2 – Flacons égyptiens en verre moulés sur « noyaux sableux », Musée Départemental des Antiquités. (Yohann Deslandes / Département de Seine-Maritime)

La technique du verre moulé « sur noyau sableux » serait née au Proche-Orient dans le courant du IIe millénaire avant J.‑C. C’est l’hypothèse défendue par D. Barag contre l’opinion d’A. P. Kozloff. D. Barag s’appuie sur un parallèle remarquable entre deux flacons, l’un découvert en Égypte, dans la tombe de Maherpra (KV 36)40 et l’autre à Assur41.

Mais pour A. P. Kozloff, il n’existe pas de verres moulés antérieurs aux verres moulés égyptiens, à savoir ceux découverts dans la tombe de Thoutmosis I (KV 38), dont on pense aujourd’hui qu’ils seraient anachroniques42. A. P. Kozloff date la tombe de Maherpra (KV 36) du règne d’Aménophis III, soit durant une période de rayonnement de l’Égypte, caractérisée par de nombreuses exportations [fig. 8] et l’existence d’une véritable tradition verrière égyptienne. Cette datation est plus tardive que celle retenue par D. Barag43. Ainsi, selon A. P. Kozloff, c’est le flacon d’Assur qui serait une exportation.

La technique même de fabrication du corps des flacons reste encore à éclaircir44. Néanmoins, nous savons que le décor polychrome, si caractéristique, est rapporté, marbré, puis étiré à partir de cannes45 de couleurs posées en anneaux sur le corps du récipient. Le « noyau sableux » est ensuite retiré après refroidissement complet. Parfois, celui-ci ne pouvait être extrait du récipient, notamment lorsque le vase a une ouverture réduite. Dans ce cas, le « noyau » conservé au niveau de l’épaule du vase et a pu être analysé. Il est constitué d’un amalgame de sable et d’argile dont la cohésion est assurée par des fibres végétales46.

Il est légitime de s’interroger sur le choix intentionnel ou non du verre opaque afin de masquer les résidus du noyau. On sait en effet les Égyptiens capables de produire un verre translucide47 à cette époque.

Les matières premières nécessaires à la fabrication du verre : le sable, le natron et la chaux sont disponibles en abondance en Égypte, tout comme les colorants naturels principaux : le cobalt (oasis de Kharga et de Dakhla) et le cuivre (Sinaï). L’hypothèse discriminante selon laquelle les verres égyptiens seraient à base de natron et les verres orientaux à base de cendres végétales marines (salicorne) est abandonnée aujourd’hui. Les travaux menés par A. J. Shortland48 depuis plusieurs années montrent que ce critère n’est pas déterminant. Ainsi le fondant utilisé pour la confection du « gobelet Harrow », production égyptienne, se compose-t-il de cendres végétales marines49.

Des ateliers de production de lingots de verre brut (ateliers primaires) sont attestés à Amarna50 pour le règne d’Akhenaton et à Pi-Ramsès pour le règne de Ramsès II51. On connaît également des ateliers secondaires en Égypte [fig. 3].

Égypte antique : carte des ateliers de distribution du verre brut (ateliers primaires) et des objets de verrerie finis (ateliers secondaires)
Fig. 3 – Égypte : Distribution du verre brut (ateliers primaires) et des objets finis (ateliers secondaires). (© DAO : Maud Ribault, Musée départemental des Antiquités)

Les données archéologiques nous enseignent également que le verre brut pouvait être exporté ainsi qu’en témoigne le chargement de l’épave d’Uluburun dans lequel 175 lingots de verre cylindrique bleu cobalt et turquoise, ont été découverts. Les analyses chimiques et la correspondance avec des moules amarniens prouvent que certains lingots ont été produits sur ce site et d’autres en Orient mais d’autres résultats sont attendus52.

Ainsi, les Égyptiens produisaient des lingots de verre brut au Nouvel Empire. Ils complétaient par ailleurs cette production semi-finie grâce à des importations d’Asie comme en témoignent les Annales de Thoutmosis III à Karnak53, les décors de la tombe TT 100 de Rekhmirê54 ou bien encore la correspondance diplomatique d’Amarna55.

II. Les verreries « égyptiennes »

1. Le contexte archéologique

Le corpus archéologique des verres s’est constitué progressivement à partir du XIXe siècle. Des verreries sont initialement mises au jour dans les sépultures royales ou celles de très hauts fonctionnaires, jusqu’au règne de Thoutmosis IV. Seule la sépulture de Toutankhamon (KV 62)56 a encore livré, mais de façon anecdotique, quelques flacons en verre pour les périodes postérieures. Les sites attestés comme résidences royales fournissent ensuite la documentation archéologique [fig. 3] la plus abondante57 relative au travail du verre.

Le site de Malqatta, situé sur la rive ouest de la région thébaine, fut actif du règne d’Aménophis III à la fin de la XVIIIe dynastie. Les travaux menés en 1900 témoignent de l’existence d’un quartier d’artisans au sein du complexe palatial. Des moules, des débris relatifs au travail du verre y ont été mis au jour. Néanmoins, la présence de fours n’a pu être démontrée.

Les vestiges de la ville d’Aménophis IV-Akhenaton, El-Amarna, ont été explorés dès la fin du XIXe siècle par l’Egypt Exploration Society, sous la direction de Fl. Petrie. Dans la publication du site, parue en 1894, Petrie signale la mise au jour de quelque 750 fragments de verres « dits phéniciens », correspondant approximativement à 150 flacons58. Il mentionne également la présence, au sud de la zone palatiale, de trois ou quatre ateliers sans localisation précise mais aussi de vaisselles cylindriques et de fragments de verre étirés à la pince. Les fouilles n’ont jamais vraiment cessé mais le secteur des « artisans », situé au sud de la ville, a été réétudié entre 1990 et 2007. Deux fours de 2 m de diamètre y ont été identifiés.

Le site de Licht, actif pour la production verrière aux XIXe et XXe dynasties, entre 1295 et 1070 av. J.‑C., a été fouillé par le Metropolitan Museum of Art entre 1906 et 1930. Une production de faïence est attestée au Moyen Empire alors que le site est la capitale du pharaon Amenemhat II (1901-1866 av. J.‑C.). Les fouilleurs ont identifié deux qualités de productions dont une réalisée à partir de verre de la XVIIIe dynastie.

Quantir, localisée dans le Delta, fut fondée sous Ramsès II. Elle fut active entre 1250-1200 av. J.‑C. Il y a peu de vestiges du travail du verre mais environ 250 vaisselles cylindriques (dont une remplie d’un bloc de verre brut corrodé) ont été mises au jour, ainsi qu’un lingot de verre rouge. Une fois encore, les fouilles n’ont pu révéler la présence de four in situ.

Trois autres sites ont fourni du mobilier en verre mais nécessitent un travail de recherche et d’analyse plus approfondi que les données actuellement disponibles ne le permettent : le site de Menshiyeh, exploré par P. E. Newberry dans les années 1920 ; le site de El Yahoudiyeh au sud-est du delta ; et enfin le site de Gourob, place d’un harem royal dès Thoutmosis IV et dont les fouilles viennent d’être reprises par l’Université de Liverpool sous la direction de I. Shaw59.

2. Le corpus des verreries

La typologie [fig. 4] des formes de flacons égyptiens a été réalisée par B. Nolte60 à partir d’un corpus de quelque 390 verres. Elle se compose de 15 formes principales et variantes : la bouteille (forme 1), le pichet (forme 2), l’amphorisque (forme 3), le flacon lenticulaire (forme 4), les flacons globulaires ou piriformes (formes 5, 6, 7), le tube palmiforme (forme 8), le gobelet (forme 9), le cratère (forme 12), les coupes et coupelles (formes 13, 14) et quelques formes rares (formes 10, 11, 15).

Principales formes de verreries en usage dans l'Égypte antique, typologie d'après Nolte
Fig. 4 – Planche typologique des verreries (d’après Nolte, MÄS 14, 1968, p. 160-168). (© DAO : Maud Ribault, Musée départemental des Antiquités)

L’étude statistique [fig. 5] du corpus montre que les quatre formes les plus fréquentes en Égypte sont le cratère et ses variantes (27 %), le flacon (ou gourde) lenticulaire (17 %), le tube palmiforme (15 %) et l’amphorisque et ses variantes (12 %).

Répartition des formes à partir d’un corpus de 388 verreries égyptiennes antiques
Fig. 5 – Répartition des formes à partir d’un corpus de 388 verreries (basé sur Nolte, MÄS 14, 1968). (© DAO : Maud Ribault, Musée départemental des Antiquités)

On constate le développement d’un répertoire qui copie les formes existantes en pierre, voire en terre cuite, puisant au corpus de la vaisselle de luxe (pierre, métal et faïence).

Certaines formes sont égyptiennes comme les vases bas (forme 10) et nou (forme 5, variante b) même si leur nombre en verre est anecdotique. Il est également possible que l’étui à khôl palmiforme soit une forme égyptienne. D’autres types sont proche-orientaux comme le cratère (Crète ou Anatolie mais à partir de modèle en métal), la cruche « bilbil », la gourde lenticulaire cananéenne, les amphorisques (issues d’un modèle d’amphore cananéenne)61.

L’analyse du corpus et de sa répartition chronologique révèle une évolution pendant le règne de Thoutmosis IV. Certaines formes comme les gobelets lotiformes (forme 9 variante a), les pots à khôl (forme 11) et les bouteilles (forme 1 variante a) disparaissent du corpus. Les cratères et les amphorisques deviennent alors les formes dominantes. Concernant les couleurs, on remarque que le bleu cobalt devient prééminent par rapport au bleu turquoise. Ce changement semble coïncider avec le développement de l’exploitation des mines de cobalt dans les oasis de Dakhla et de Kharga62. Le décor se limite au jaune, blanc et bleu selon des motifs de guirlandes et de plumes, de plus en plus normalisés.

En outre, la tombe de Thoutmosis IV (KV 43)63 est la dernière des tombes royales à livrer des flacons en verre. On y a ainsi mis au jour 35 vaisselles. Par la suite, les découvertes se feront sur des sites de résidences royales, témoignant peut-être du développement d’une production verrière. En effet, la répartition des verreries attribuées avec certitude montre une très nette supériorité numérique pour les règnes d’Aménophis III et d’Akhenaton [fig. 6].

Typo-chronologie des principales formes de verrerie en usage dans l'Égypte antique de la 18e à la 20e dynastie.
Fig. 6 – Typo-chronologie des principales formes de verrerie en Égypte. (© DAO : Maud Ribault, Musée départemental des Antiquités)

Les types de décor sont bien définis à partir de Thoutmosis IV : arcades, plumes, festons, chevrons, lignes sinusoïdales [fig. 7]. Auparavant, ils sont plus variés, moins normalisés et sous le règne de Thoutmosis III64, les festons, lorsqu’ils sont « réguliers », fonctionnent systématiquement par trois.

Typologie des décors en usage dans la verrerie polychrome de l'Égypte antique (18e-20e dynasties).
Fig. 7 – Typologie des décors. (© DAO : Maud Ribault, Musée départemental des Antiquités)

La couleur et les décors imitent volontairement les pierres dures ou semi-précieuses. Ils sont monochromes, mouchetés (verre mosaïqué) et marbrés.

Les couleurs du corps du flacon peuvent aussi être des critères discriminants : le jaune, à base d’oxyde d’antimoine n’est attesté que pour l’époque ramesside ; le bleu turquoise est majoritaire à Licht pour les XIXe et XXe dynasties, tandis que le rouge est majoritaire à Quantir pour la même période.

3. Contenu et usage des flacons

Ces petits flacons de luxe étaient destinés à contenir des matières précieuses65 comme des huiles, des onguents, de l’encens, du khôl66. On ne saurait que rappeler l’importance des cosmétiques en Égypte ancienne aussi bien dans le cadre de pratiques esthétiques, thérapeutiques, que symboliques, en particulier pour le culte funéraire et le culte divin journalier67.

III. Conclusion

Certes, la littérature archéologique contemporaine68 évoque des « flacons en verre égyptien », car un grand nombre d’entre eux a été mis au jour en Égypte. Néanmoins, des flacons dits « égyptiens » ont aussi été découverts au Levant, à Chypre, en Crète et à Rhodes [fig. 8]. Quant au verre brut, il n’est pas obligatoirement égyptien69. Il serait donc plus prudent de parler de flacons d’Égypte en verre, car incontestablement des flacons en verre ont bien été trouvés en Égypte, mais le verre qui les constitue n’est pas toujours nécessairement égyptien.

Carte de distribution des objets de verrerie finis dans le Levant antique
Fig. 8 – Levant : Distribution des objets finis. (© DAO : Maud Ribault, Musée départemental des Antiquités)

L’Égypte produit du verre brut de couleur bleu lapis (cobalt) dès le règne d’Aménophis IV-Akhenaton (1353-1337 av. J.‑C.) pour la production locale et l’exportation. Cependant, à la même période, les Égyptiens importeraient aussi des lingots de matière brute venus d’Orient (Levant et Mitanni).

Les fouilles les mieux documentées, celles d’Amarna et de Pi-Ramsès, montrent que les secteurs d’artisanat verrier sont associés avec les ateliers de faïence, créant ainsi des zones de production pour les « matières vitreuses ».

On constate également que les ateliers secondaires sont localisés à proximité de complexes palatiaux et même de capitales royales à Amarna, Malqatta et Pi-Ramsès.

Le verre est attesté en Égypte à partir du règne de Thoutmosis III de façon concomitante avec ses campagnes militaires en Orient. Soit le verre et les artisans verriers, d’origine orientale, sont « amenés » en Égypte, soit ces campagnes militaires peuvent être un déclencheur du développement d’une mode, car les contacts et les influences réciproques sont connus bien avant ces campagnes militaires70. Par ailleurs, on sait aussi qu’à cette période, l’arrivée d’artisans syriens, est attestée pour d’autres disciplines ainsi qu’en témoigne par exemple la Stèle de Dédia (chef des dessinateurs du temple d’Amon) au Louvre (Séthi Ier / Ramsès II)71.

Il est évident qu’au IIe millénaire avant J.‑C., les techniques, les biens et les personnes circulent72. En Égypte, la production de verre semble bien être un apanage royal. Dans l’Antiquité, il y aurait donc comme une forme de prestige à faire venir à la cour des artisans étrangers et l’« acculturation » semble davantage être une marque de pouvoir plus que de décadence.

L’étude fondamentale mais maintenant ancienne de B. Nolte73 (1968) mérite d’être reprise au vu des dernières avancées et complétée par une analyse plus poussée des décors, de leur typologie, de leur répartition en fonction des types, des couleurs et d’une étude morphologique précise des formes. On a l’intuition que le rapport de proportion sur certaines formes comme le cratère, le plus représenté, n’est pas fortuit. Il faut reprendre les fouilles anciennes et analyser la totalité du mobilier, multiplier les analyses de verres égyptiens et orientaux. La convergence de toutes ces données pourrait peut-être fournir des critères d’attribution (ateliers ?) et de datation pour les très nombreuses pièces de musée acquises sur le marché de l’art. Les recherches en cours vont dans ce sens avec la reprise des fouilles archéologiques à Gourob et notamment des travaux de recherches sur la vaisselle de luxe et les échanges dans le bassin méditerranéen au Nouvel Empire74.

Caroline Dorion-Peyronnet

Carte de la distribution du verre brut et des objets de verrerie finis dans le bassin méditerranéen antique
Fig. 9 – Bassin méditerranéen : distribution du verre brut et des objets finis. (© DAO : Maud Ribault, Musée départemental des Antiquités)

Remerciements

Je dois d’avoir pu publier cette étude à l’Association Verre & Histoire et à Geneviève Sennequier qui m’a accordé sa confiance et son soutien sans faille. Ce travail ne serait pas ce qu’il est sans les admirables dessins des objets réalisés par Pierre Morange et sans le travail de Maud Ribault qui a assuré la DAO (Dessin Assisté par Ordinateur) de toutes les formes, cartes et graphiques. Que tous soient ici très chaleureusement remerciés.

Notes

1.  ↑  Pour une discussion sur la fabrication des premiers verres, voir B. Nolte, Die Glasgefäße im alten Ägypten, MÄS 14, Berlin, 1968, p. 22-26 ; S. M. Goldstein, Egypt’s Golden Age, 1982, 160-162 ; I. Shaw, P. T. Nicholson, Dictionnary, 1995, p. 112-113 ; en dernier lieu, T. Nicholson (dir.), Brilliant Things for Akhenaten. The Production of Glass, Vitreous Materials and Pottery at Amarna Site O45.1, 2007, p. 1-25.

2.  ↑  Cf. B. Nolte, MÄS 14, 1968, 12-13 ; J. D. Cooney, Catalogue of Egyptian Antiquities in the British Museum, v. 4, Glass, Londres, 1976, p. 141-145 ; A. J. Shortland, 2001, « Social influences on the development and spread of glass technology » dans A. J. Shortland (ed.), The Social Context of Technological Change : Egypt and the Near East, 1650-1550 BC, Oxford, 2001, p. 211-222 et en dernier lieu P. T. Nicholson, « Glass Vessels from the Reign of Thutmose III and a Hitherto Unknown Glass Chalice », JGS 48, 2006, p. 11-21.

3.  ↑  KV 34 – V. Loret, BIE, 1898, 9 ; tombes des trois épouses étrangères de Thoutmosis III – Ch. Lilyquist, The Tomb of Three Foreign Wives of Tuthmosis III, 2003, p. 151.

4.  ↑  Cf. P. T. Nicholson, « The Harrow Chalice : Early Glass or Early Fake ? », AIHV Annales du 18e Congrès, 2009, p. 39.

5.  ↑  Porter and Moss, Top. Bibl. i, part 2, 1964, 557-559 ; G. Daressy, Fouilles de la Vallée des Rois 1898-1899, Le Caire, 1902, p. 301, CGC 24981 A + B.

6.  ↑  A. J. Shortland, « Depections of Glass Vessels in Two Theban Tombs and Their Role in the Dating of Early Glass », JEA 86, 2000, p. 159.

7.  ↑  H. E. Winlock, « Notes on the Reburial of Thutmosis I », JEA 15, 1929, p. 56-67 ; J. Romer, « Thutmosis I and the Biban el-Moluk : Some Problems of Attribution », JEA 60, 1974, p. 119-133. En dernier lieu, C. H. Roehring, Hatchepsout from Queen to Pharaohs, New York, 2005, p. 67.

8.  ↑  M. Gabolde, D’Akhenaton à Toutankhamon, Paris, 1998, chapitre 5, 268-269 ; H. Altenmüller, « Bemerkungen zu den Königsgräbern des Neuen Reiches. », SAK 10, 1983, p. 25-61.

9.  ↑  Cf. « Ars Vitria: Glass in the Metropolitan Museum of Art », BMMA 49-1, 2001, p. 11.

10.  ↑  À ce jour, le corpus le plus complet est celui réalisé par B. Nolte, MÄS 14, 1968.

11.  ↑  En particulier le « Armarna Glass Project », cf. P. T. Nicholson (dir.), Brilliant Things for Akhenaten. The Production of Glass, Viteous Materials and Pottery at Amarna Site O45.1, Londres, 2007 ; « Fouilles et travaux en Égypte et au Soudan, 1996-1997 – Quantir », Orientalia 67-3, 1998, p. 331-332 ; T. Rehren, E. B. Pusch, « Late Bronze Age Glass Production at Quantir-Piramesses, Egypt », Science vol. 308, n° 5729, 2005, p. 1756-1758 ; I. Shaw et alii, « The Gurob Harem Palace Project, spring 2012 », JEA 98, 2013, p. 52-54.

12.  ↑  Pour un travail plus approfondi sur la lexicographie du verre, cf. B. Nolte, MÄS 14, 1976, p. 6-9.

13.  ↑  K. Sethe, Urk. IV, 1906, p. 695.

14.  ↑  WB I, 98, p. 5.

15.  ↑  WB I, 165, p. 21.

16.  ↑  Pour une discussion sur la nature de ce hiéroglyphe, cf. M. C. Bretrò, Hiéroglyphes, les mystères de l’écriture, Milan, 1995, p. 165.

17.  ↑  Cf. A. Lucas, Ancient Materials and Industries, Londres, 1962, p. 179-194 ;  II, 1977, p. 613-617 ; P. T. Nicholson, I. Shaw, Ancient Egyptian Materials and Technology, Cambridge, 2000, p. 195-224.

18.  ↑  J. R. Harris, Lexicographical Studies in Ancient Egyptian Minerals, Berlin, 1906, p. 128.

19.  ↑  Cf. A. L. Oppenheim, Glass and Glassmaking in Ancient Mesopotamia, New York, 1970, p. 9-15.

20.  ↑  Cf. infra, « Le contexte archéologique », p. 31.

21.  ↑  Cf. G. Daressy, id., 1902 ; V. Loret, « Le tombeau de Thoutmes III à Biban el-Molouk. », BIE, 3 ser., 9, 1899, p. 91-97 ; H. Carter, P. E. Newberry, G. Maspero and G. E. Smith, The Tomb of Thoutmosis IV (= Theodore M. Davis’ Excavations, Biban el Moluk, 1), Londres, 1904.

22.  ↑  Par exemple, deux perles aux noms d’Hatchepsout et de Senmout (BM EA 26290 et EA 26289), les gobelets lotiformes inscrits au nom de Thoutmosis III (MMA 23.9 et ÄS 630) ; la statuaire royale en verre comme la tête d’Aménophis II (cf. J. D. Cooney, « Glass Sculpture in Ancient Egypt », JGS 2, 1960, p. 11 sv. ) ou le sphinx représentant Toutânkhamon (BM EA 16374).

23.  ↑  Le serviteur funéraire en verre de Ken-amon – Caire – Aménophis II – JE 5319 cf. N. de G. Davis, The Tomb of Ken-amun at Thebes, New York, 1930, LXIX (2), p. 9, n. 4.

24.  ↑  Dans les Lettres d’El-Amarna, en particulier la EA 14. Cf. W. L. Moran, Les Lettres d’El-Amarna : correspondance diplomatique du Pharaon, Paris, 1987, p. 93.

25.  ↑  Par exemple : décor de la tombe TT 39 de Pouy-em-Rê (début du règne de Thoutmosis III) – N. de G. Davies, The Tomb of Puyemré at Thebes, New York, 1923. ; Coupelle en forme de coquille (BM EA 4585 en calcite). Pour un corpus des formes de la vaisselle de pierre au Nouvel Empire, voir, B. G. Aston, « Ancient Egyptian Stone Vessels. Materials and Forms », SAGA 5, Heidelberg, 1994.

26.  ↑  Cf. Tombe de Youya et Touya (KV46 – CGC 3686 à 3689) – N. de G. Davis, Iouya and Touyou, 1907, p. 27 sv.

27.  ↑ Par exemple, verres monochromes rappelant la pierre : calcite (E 11225) / obsidienne et/ou basalte (E 11740) ou des pierres semi-précieuses comme la turquoise et les décors marbré ou moucheté, Corning 79.1.37, MMA 11.150.24 ; 26.7.1151 ; 12.180.261.

28.  ↑  Pline l’Ancien, Histoire naturelle, XXXVI, p. 65.

29.  ↑  Cf. T. Schneider, « Egypt and The Levant », Beyond Babylon, 2008, p. 62 ; M. Bietak, « Minoan Artists at the Court of Avaris (Tell el-Dab’a) », idem, p. 131 ; J. Aruz, « Bull Leaping », idem, p. 132 ; cf. Stèle de Dédia (C 50) au Louvre – Naissance de l’Écriture, Paris, 1982, p. 76, ou encore Stèle d’un soldat asiatique (AMP 14122) au Staatliche Museen zu Berlin – Beyond Babylon, 2008, n° 165, p. 265.

30.  ↑  Cf. infra, fig. 4 et fig. 6.

31.  ↑  Cf. W. L. Morran, id. 1987, p. 151 sv., en particulier EA 25 et A. L. Oppenheim, Glass and Glassmaking in Ancient Mesopotamia, New York, 1970, p. 9-15.

32.  ↑  Cf. D. O’Connor, « Egypt, The Levant, and The Aegean from the Hyksos Period to the rise of the New Kingdom », Beyond Babylon, 2008, p. 108-110.

33.  ↑  Cf. supra, note 29.

34.  ↑  Fl. Petrie, « Glass found in Egypt », Transactions of the British Newcomen Society, 5, 1925, p. 72-76.

35.  ↑  Cf. A. L. Oppenheim et al., Glass and Glass Making in Ancient Mesopotamia, Corning, 1970 ; Id., « A Note on Research in Mesopotamian Glass », JGS 15, 1973, p. 9-11 ; D. Barag, « Mesopotamian Glass Vessels of the Second Millenium B. C. Notes on the Origin of the Core Technique », JGS 4, 1962, p. 9-27.

36.  ↑  Cf. catalogue de l’exposition du Grand Palais, Aménophis III, le pharaon-soleil, Paris, 1993, p. 324-339.

37.  ↑  Cf. P. T. Nicholson (dir.), Brilliant Things for Akhenaten. The Production of Glass, Vitreous Materials and Pottery at Amarna Site O45.1, 2007, p. 1-25.

38.  ↑  Par exemple : le gobelet lotiforme au nom de Thoutmosis III (MMA 23.9) ; des pots à khôl (BM 24391 ; UC 19657 ; MMA 26.7.1179 ; CGC 24959) ; un vase bas (BM EA 24391), tous datés du règne de Thoutmosis III.

39.  ↑  Par exemple : la coupelle en forme de coquillage du British Museum (EA 65774) ou les verres mosaïqués de Malqatta (MMA 11.215.723a, b et Brooklyn Museum 48.162).

40.  ↑  Découverte en 1899 par Victor Loret. Cf. G. Daressy, Fouilles de la Vallée des Rois, 1898-1899, Le Caire, 1902, n° CGC 24059.

41.  ↑  D. Barag, ibidem, p. 14, fig. 5.

42.  ↑  Cf. supra, note 5.

43.  ↑  D. Barag date la tombe de Maherpra (KV 36) du règne de Thoutmosis III, soit à une période durant laquelle, la production verrière est embryonnaire en Égypte. Actuellement, la tombe, par comparaison stylistique et épigraphique, est datée du règne de Thoutmosis IV, cf. www.thebanmappingproject.com.

44.  ↑  Cf. E. M. Stern, B. Schlick-Nolte, Early Glass of the Ancient World. 1600 B.C.A.D. 50, Berlin, 1994, p. 30-32.

45.  ↑  Par exemple les bâtonnets de verre bleu lapis, turquoise et rouge mis au jour lors des fouilles de l’Egypt Exploration Society en 1931-1932 à Amarna dans les zones de stockage de la « maison du roi » (UC 6524).

46.  ↑  Cf. J. F. Wosinski, R. H. Brill, A Petrographic Study of Egyptian and Other Cored Vessels, Proceeding of VIIIth International Congress on Glass, Londres, 1968, p. 47-68.

47.  ↑  Comme les perles du British Museum aux noms d’Hatchepsout et de Senmout, cf. supra, note 20.

48.  ↑  A. J. Shortland, K. Eremin, « The Analysis of Second Millenium Glass from Amarna and Implications for the Origins of Egyptian Glass », Archaeometry 42, 2006, p. 141-145.

49.  ↑  Cf. P. T. Nicholson, AIHV Annales du 18e Congrès, 2009, p. 40.

50.  ↑  Cf. P. T. Nicholson, supra, note 1.

51.  ↑  Cf. T. Rehren, E. B. Pusch, « Late Bronze Age Glass Production at Quantir-Piramesses, Egypt », Science, vol. 308, n° 5729, 2005, p. 1756-1758.

52.  ↑  En dernier lieu, voir le catalogue de l’exposition, Beyond Babylon. Art, Trade, and Diplomacy in the Second Millenium B. C., New York, 2008, p. 288-305 et p. 313-314.

53.  ↑  Cf. supra, note 13.

54.  ↑  Cf. N. G. Davies, The Tombs of Rekh-mi-Re’ at Thebes, New York, 1973 ; en couleur dans le catalogue d’exposition, Beyond Babylon, 2008, 295, fig. 96 ; A. J. Shortland, JEA 86, 2000, p. 159-161.

55.  ↑  Par exemple, les lettres d’Amarna signalent des importations du Mitanni, de Tyr, d’Akko, d’Askelon, de Lachish et de Yura (EA 25, 146, 148, 235, 327, 323, 331, 314).

56.  ↑  Cf. H. Carter, A. C. Mace, The Tomb of Tut-Ankh-Amen, Londres, 1923, n° Carter 32j (JE 62199), 32k (JE 62200), 32l (JE 62201).

57.  ↑  En dernier lieu, sur ces différents sites, cf. P. T. Nicholson (dir.), Brillants Things For Akhenaten, 2007, p. 13-25.

58.  ↑  Fl. Petrie, Amarna, 1894, p. 15-16.

59.  ↑  Cf. supra, note 11.

60.  ↑  Cf. B. Nolte, MÄS 14, 1976, p. 161-165.

61.  ↑  Cf. M. Liverani, « The Late Bronze Age: Materials and Mechanisms of Trade and Cultural Exchange », Beyond Babylon, 2008, p. 161-169, en particulier p. 163-164 ; S. Graff, « Depictions of Foreign Emissaries in the Theban Tombs », idem, p. 260-262 ; idem, n° 190a, 190b, p. 317-319 et n° 191, p. 320, fig. 98, p. 301.

62.  ↑  Ibidem, 2007, p. 7.

63.  ↑  Cf. H. Carter, P. E. Newberry, G. Maspero and G. E. Smith, The Tomb of Thoutmosis IV, Londres, 1904.

64.  ↑  Par exemple : Munich – ÄS 630 ; Le Caire – CGC 24059.

65.  ↑  Ainsi, le hiéroglyphe du vase bas (W 1) est fermé avec un scellement qui garantie la non contre-façon du contenu.

66.  ↑  Voir en particulier Parfums de l’Antiquité, la rose et l’encens en Méditerranée, Mariemont, 2008 ; L’Égypte. Parfums d’histoire, Paris, 2003 ; Ch. Leblanc (éd.), Parfums, onguents et cosmétiques dans l’Égypte ancienne, Memmonia Cahier supplémentaire n° 1, Le Caire, 2003 ; Parfums et cosmétiques dans l’Égypte antique, Le Caire, 2002 dans le cadre d’un programme de recherche « Parfums d’Égypte » coordonnée par le Ministère de la culture et de la Communication, le CNRS, le C2RMF et le Centre Français de Culture et de Coopération du Caire ; http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doschim/decouv/couleurs/fards2.html ; L. Manniche (dir.), Beautés d’Égypte. Celles que les ans ne peuvent moissonner, Treignes, 2002 ; Parfums et fards de l’Égypte ancienne, Musée du Louvre, Paris, 2000 ; M. A.-H. Shimy, Parfums et parfumerie dans l’Égypte ancienne (de l’Ancien Empire à la fin du Nouvel Empire), Lyon, 1997 ; É. Delange, Rites et beauté, objets de toilette égyptiens, catalogue du musée du Louvre, Paris, 1992 ; L. Manniche, An Ancient Egyptian Herbal, Londres, 2006, p. 44-63.

67.  ↑  Cf. S. Sauneron, Rituel de l’embaumement (Pap. Boulaq III, Pap. Louvre 5.158), Le Caire, 1958 ; J.-Cl. Goyon, Rituels funéraires de l’ancienne Égypte, LAPO 4, Paris, 1972, p. 67-73 ; A. Moret, Le rituel du culte divin journalier en Égypte, d’après les papyrus de Berlin et les textes du temple de Seti 1er, à Abydos, Paris, 1902.

68.  ↑  Au XIXe siècle, les auteurs parlaient plus volontiers et plus prudemment de « soi-disant verres phéniciens », cf. W. Fl. Petrie, Kahun, Gurob and Hawara, 1890, 38, p. 44 ; id., Amarna, 1894, p. 16.

69.  ↑  Cf. supra, « Égypte / Orient, la question de l’origine du verre », p. 28-29.

70.  ↑  Cf. F. Guyot, « Structuration sociale et dynamisme des émulations interculturelles. Quelques considérations sur les contacts entre l’Égypte et la Mésopotamie au 4e millénaire », Archéo-Nil 14, 2004, p. 81-100.

71.  ↑  C 50, cf. Naissance de l’Écriture, Paris, 1982, p. 76.

72.  ↑  Cf. Beyond Babylon, New York, 2008.

73.  ↑  B. Schlick-Nolte, MÄS 14, 1968.

74.  ↑  Travail de Thèse de Doctorat d’Helène Bouillon, en cours, à Paris IV-Sorbonne. Qu’elle soit ici remerciée ainsi que Geneviève Pierrat-Bonnefois pour nos fructueux échanges.

Related Posts