Unguentarium globulaire antique, 2e moitié du 1er siècle

Unguentarium et balsamaire en verre. Vocabulaire latin et terminologie actuelle

On trouvera ici une présentation synthétique et une mise au point pour les termes unguentarium et balsamaire. Cette contribution vise à lever la confusion qui s’est progressivement créée autour de ces termes. La réflexion s’articule à la croisée de trois disciplines : l’archéologie, la philologie et la linguistique.

Unguentarium and Glass Toilet Bottles. Latin Vocabulary and Contemporary Terminology.

A synthetic presentation and a state-of-the art discussion for the words unguentarium and “balsamaire” (toilet bottle) will be found in this paper, which will try to clarify the progressive confusion about these terms. A reflection that stands at the crossroads of three disciplinary fields: archeology, philology and linguistics.

verre, flacon, unguentarium, unguentaria, balsamaire, vase, terminologie, typochronologie, parfum, Antiquité.

Cet article a été publié dans Flacons, fioles et fiasques. De l’Antiquité à nos jours. Les Cahiers de Verre & Histoire no 3, Actes du troisième colloque international de l’Association Verre & Histoire, Rouen-Vallée de la Bresle, 4-6 avril 2013, Carré A.-L. et Lagabrielle S. (dir.), Paris : Éd. Verre & Histoire, mai 2019, p. 79-86.

Sans pouvoir certes rivaliser avec l’extrême diversité et le raffinement de nos flacons modernes, les verres à parfum antiques utilisés pour le commerce de détail frappent par la variété de leurs formes, de leurs dimensions et de leurs décors. Paradoxalement, le vocabulaire latin est assez pauvre en termes relatifs à cette catégorie surabondante de récipients, et le sens des mots n’est pas toujours clair pour nous. La terminologie moderne ne peut que tenter de pallier, dans une certaine mesure, cette indigence… en espérant ne pas y ajouter de la confusion1.

Unguentarium, un terme générique

Unguentarium2, signifiant « récipient à parfum », est peu fréquent dans les sources latines mais il présente l’avantage de revêtir un sens général en étroit rapport étymologique avec son contenu. Il est attesté sous une forme adjectivale chez Pline l’Ancien au Ier siècle et chez Ulpien, juriste du début du IIIe siècle – vas unguentarium3 –, et une fois comme nom – unguentarium – dans une correspondance adressée au début du Ve siècle à saint Augustin, évêque d’Hippone4. L’unguentarium contient par définition un parfum5unguentum, produit par le parfumeur – unguentarius, qui pouvait d’ailleurs être une femme – unguentaria, telle cette Licinia Primigenia qui tenait boutique près de Naples, à Pouzzoles en Campanie (CIL, X, 1965). Le mot est formé sur le verbe unguere signifiant « enduire, frotter d’une matière parfumée, graisser » ; ce dernier sens est évidemment en lien avec la nature des parfums qui, fondamentalement, associaient deux composants : une substance odorante volatile et, pour la fixer, une matière grasse, généralement une huile végétale, comme l’huile d’olive6. Mais, dans la pratique, on constate que les mêmes récipients dits « à parfum » pouvaient également contenir une poudre colorée que nous appelons fard.

Unguentarium antique à panse piriforme
Fig. 1Unguentarium à panse piriforme, trouvé à Khirbet Qumrân, Cisjordanie, H. : 9,8 cm (Palestine Archaeological Museum of Jerusalem, n° inv. Kh. Q. 654, milieu du Ier s. apr. J.‑C.). (© IRPA, Bruxelles, J. Declercq.)
Unguentaria gallo-romains en forme de chandelier, Belgique
Fig. 2Unguentaria dits « en forme de chandelier », tumulus de Vorsen/Fresin, H. de g. à dr. : 19 cm / 17,6 cm / 18,1 cm / 13,35 cm / 20,3 cm (Bruxelles, MRAH, no inv. B 399, dernier tiers du IIe s. apr. J.‑C.). (© IRPA, Bruxelles, J.-L. Elias.)
Unguentarium d'époque romaine en forme de datte séchée, Syrie/Palestine
Fig. 3Unguentarium en forme de datte séchée, production syro-palestinienne, H. 8 cm (Liège, Musée Grand Curtius, n° inv. B 363, première moitié du Ier-début du IIe s. apr. J.‑C.). (© IRPA, Bruxelles, J.-L. Elias.)
Unguentarium syro-palestinien à panse bicéphale, face et profil
Fig. 4Unguentarium à panse bicéphale, production syro-palestinienne, H. : 10 cm (face et profil) (Liège, Musée Grand Curtius, n° inv. 84/34, fin du IIe s. apr. J.‑C.). (© IRPA, Bruxelles, J.-L. Elias.)

Utilisé par les archéologues, le terme unguentarium sert très logiquement à désigner un large éventail de flacons, à panse plus ou moins renflée ou au contraire allongée, à col étroit, souvent très étiré et resserré à son départ7 [fig. 1 et 7]. Certains verres évoquent la silhouette d’un chandelier [fig. 2]. D’autres adoptent la forme d’une bouteille, d’un coquillage, d’un fruit (grappe de raisin, datte) [fig. 3], d’un oiseau ou d’un poisson, ou encore d’une chaussure. Des récipients présentent une panse bicéphale [fig. 4 et 5]. D’autres perpétuent des formes anciennes, bien connues du répertoire vasculaire grec, et auxquelles l’usage est d’assigner, parfois plus par convention que sur base d’arguments philologiques8, des noms bien précis : (di)lécythe, alabastre, œnochoé, aryballe [fig. 6], amphorisque, hydrisque, stamnos. De ces termes d’origine grecque, seuls les deux premiers sont attestés en latin, où ils peuvent désigner comme en grec des formes de vase à huile parfumée : lecythus9 et alabastrer -ou -trum10. Le terme gut(t)us11, terme dérivé de gutta, la goutte, est naturellement appliqué à tout vase pourvu d’un tube verseur calibré pour un écoulement goutte à goutte. Son usage comme vase à parfum est attesté à la palestre comme aux bains12.

Unguentarium syro-palestinien à panse lenticulaire ornée de têtes de Méduse
Fig. 5Unguentarium à panse lenticulaire décorée de têtes de Méduse, production syro-palestinienne, H. : 9 cm (Liège, Musée Grand Curtius, n° inv. B 420, première moitié du Ier s. apr. J.‑C.). (© IRPA, Bruxelles, J.-L. Elias.)
Unguentarium antique en forme d’aryballe
Fig. 6Unguentarium en forme d’aryballe, H. : 5,2 cm (Charleroi, Musée du Verre, n° inv. 166.1, IIe s. apr. J.‑C.). (© IRPA, Bruxelles, H. Pigeolet.)

Balsamaire, de synonyme à concurrent

Un synonyme moderne d’unguentarium est le mot balsamaire. Ce terme, omniprésent sur internet, est une création récente13, qui relève encore actuellement du jargon archéologique et antiquaire. Le mot balsamaire est en effet absent de tous les dictionnaires de référence, anciens et contemporains, étymologiques et de langue, aussi bien en français14 qu’en anglais, en allemand et en néerlandais15. En italien, trois dictionnaires de langue possèdent l’entrée balsamario, « vase à parfum », présenté comme dérivé de l’italien balsamo, désignant « la résine odorante que produit le baumier, le baume »16. Le plus récent de ces trois dictionnaires (1999) fait remonter à 1932 l’apparition du terme.

Dans la littérature archéologique, le mot balsamaire surgit en fait bien avant, dès le tournant du XXe siècle, peut-être un peu plus tôt même, et dans des circonstances qui restent à éclaircir. Le terme figure dans le Dictionnaire de Daremberg et Saglio, mais sans entrée propre17. Kisa utilise la forme allemande Balsamarie (plur. Balsamarien)18, La Baume – et bien d’autres après lui – recourt à balsamarium19, nom néo-latin, que l’on peut, en cherchant bien, relier à un rare et tardif balsamarius, signifiant « balsamique »20, sans aucune survivance ni en latin médiéval, ni en ancien français21. Le mot balsamaire perpétue en français d’aujourd’hui le mode de formation de balsamarius, à partir du lat. clas. balsamum (venu du grec balsamon) désignant un genre de plante aromatique (« impatiente ») ; le suc du baumier ; le baume.22

Certains archéologues évitent systématiquement le terme balsamaire au profit d’unguentarium ; inversement, d’autres ne parlent que de balsamaires là où les premiers voient des unguentaria. D’autres encore emploient les deux termes, quelques-uns enfin s’abstiennent de les utiliser (voir infra Tableau comparatif). Ces choix, conscients ou pas, ne soulèvent a priori pas de difficulté fondamentale, tant que l’on considère les deux termes comme interchangeables, l’un – balsamaire – pouvant, le cas échéant, servir de traduction à l’autre – unguentarium. C’est sous ce sens général de « vase à parfum » que le balsamaire et, exceptionnellement, l’unguentarium apparaissent dans le Daremberg et Saglio23, et que le « balsamario » croise l’« unguentario » chez De Tommaso24. Le Dictionnaire de Newman et sa traduction italienne posent clairement l’acception banale de « vase à parfum » pour le mot balsamaire, en renvoyant le lecteur à l’entrée unguentarium25.

Un problème surgit quand on prétend opposer balsamaire et unguentarium, des points de vue typologique et chronologique. Le fait s’observe depuis deux décennies environ. Un glossaire publié sous les auspices de l’AIHV (Association internationale pour l’histoire du verre) et plusieurs importants catalogues témoignent de cet engagement dans une voie qui pose question. Car les critères mis en œuvre soulèvent des problèmes de pertinence et de cohérence, et risquent de paraître bien arbitraires26.

S’il est un fait particulièrement évident dans la verrerie hellénistique et romaine, c’est bien l’évolution du flaconnage liée à la parfumerie. Elle se manifeste tant par une diversification des formes, des proportions et des décors que par des nouveautés technologiques (soufflage, usage du pontil, façonnage de la lèvre…). C’est donc sous ces aspects qu’il s’agit de caractériser l’évolution27, sans vouloir y inscrire un changement terminologique qui n’existe pas.

Unguentaria antique, l'un piriforme et l'autre globulaire
Fig. 7 – À g. unguentarium à panse piriforme, H. 5 cm ; à dr., unguentarium globulaire, H. : 4,4 cm (Arlon, Musée archéologique, deuxième moitié du Ier s. apr. J.‑C.). (© IRPA, Bruxelles, J.-L. Elias.)

Que choisir ?

En pratique, une terminologie n’a d’intérêt que dans la mesure où elle peut contribuer au classement : le terme générique (unguentarium ou balsamaire) devrait, chaque fois que cela est possible, être complété – plutôt que remplacé28 – par un terme serrant de plus près la forme (askos, amphorisque, aryballe…), celle-ci restant à préciser dans la description, avec référence à une typologie archéologique (pour le verre, en particulier Isings 1957, Goethert-Polaschek 1977, De Tommaso 1990 et Rütti 1991). Les termes unguentarium et balsamaire recouvrent la même réalité, mais dans deux langues différentes.
Pour autant, l’un et l’autre existent et, l’usage étant plus fort, il serait vain de prétendre bannir le second au motif que le premier présente un enracinement antique plus affirmé. Pourquoi les archéologues ne pourraient-ils procéder comme les botanistes, en réservant le terme latin unguentarium au registre scientifique et le terme balsamaire au registre du langage courant ?

Paul Fontaine & Chantal Fontaine-Hodiamont

Unguentaria étudiés, comparaison des différences de tailles
Fig. 8 – Les unguentaria illustrés dans les figures 1 à 7, réunis à même échelle. (© IRPA, Bruxelles, J.-L. Elias. Infographie : 2022)

Annexe

AuteursUngentariumBalsamaire
1877-1919Daremberg & Sagliox =x
1913Morin-Jeanox
1908Kisaox
1930Trowbridgeoo
1957Isingsxo
1969Hardenxo
1969Hilgersxo
1973La Baumexx
1976La Baume & Salomonsonox
1977Goethert-Polaschekox
1977/1993Newmanx =x
1979Goldsteinxo
1989Grose xo
1990De Tommasox =x
1991Rüttioo
1993Whitehousexo
1994Stern & Schlick-Noltexo
1994Ravagnanox
1997Whitehousexo
1998Meconcelli Notarianniox
1998Zampieriox
1998/2004Ferrari (AIHV)x> <x
2000Arveiller & Nennaxo
2001Sternxo
2001Foy & Nennax> <x
2004Saldernox
2004/2006Beretta & Di Pasqualex> < x
2005Arveiller & Nennax> <x
2007Massabòox
2007Mandruzzato & Marcanteox
2009Adam-Velenixo
2010Foyx> <x
2013Sennequieroo
Tableau comparatif de l’usage des deux termes

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Figures

Notes

1.  ↑  La présente contribution est une version actualisée et abrégée d’un texte mis en ligne sur les Folia Electronica Classica, 23, janvier-juin 2012 (http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FE/23/TM23.html) et pré-publié dans Signa, 1, 2012, p. 39-47 (Journée d’Archéologie romaine, Tongres, Belgique), avec une note complémentaire de linguistique française par M. Lenoble-Pinson, professeur honoraire, Univ. Saint-Louis, Bruxelles.

2.  ↑  Forcellini 1884-1887, IV, p. 864, s. v. unguentarius ; Blaise 1954, p. 857, s. v. unguentarium ; Hilgers 1969, p. 298.

3.  ↑  Plin., N.H., 36, 12, 60 ; Dig., 34.2.25.10 (Ulp., Ad Sab.).

4.  ↑  Evod. d. Aug., 158, 12. Lettre conservée dans la correspondance de saint Augustin et due à Evodius, évêque d’Uzalis (auj. El-Alia), près d’Utique. Contrairement à ce qu’avance Whitehouse 1993, p. 81, le terme unguentarium n’a donc pas été inventé au XIXe s., mais plutôt ressuscité – inconsciemment peut-être – par l’archéologie moderne. En revanche, Whitehouse 1997, p. 148, admet l’antiquité du terme mais, pour des raisons qui nous échappent, limite son emploi au vase à parfum en chandelier (« Candelstick-Unguentarium »).

5.  ↑  À côté d’unguentarium et avec le même sens de « vase à huile parfumée », on doit signaler unguilla, terme rare : Solin, 27, 56. Cf. Forcellini 1884-1887, IV, p. 865, sub verbo.

6.  ↑  Verbanck et al. 2008, p. 239-240 [Brun J.-P.]. Voir aussi plus précisément l’analyse du contenu de nature végétale présent dans deux unguentaria de Fresin/Vorsen, dans Massart, Fontaine-Hodiamont & Saverwyns 2003, en part. p. 132-142.

7.  ↑  Newman 1977, p. 322, s. v. unguentarium.

8.  ↑  Cook 1972, p. 217-218 et p. 230-232.

9.  ↑  TLL, VII, 2, c. 1099, s. v. lecythus.

10.  ↑  TLL, I, c. 1471-1472, s. v. alabaster.

11.  ↑  TLL, VI, 2, c. 2378, s. v. gutus. À ces formes vasculaires, on peut adjoindre la pyxide et l’ampulla : voir Fontaine, Fontaine-Hodiamont & Lenoble-Pinson 2012a, p. 40 ; 2012b, p. 3-4.

12.  ↑  Daremberg & Saglio 1877-1919, II, 2, p. 1674, s. v. guttus [Pottier E.].

13.  ↑  Déjà souligné par Marti 1996, p. 979, note 4. L’affirmation selon laquelle le terme « balsamaire » aurait été en usage jusqu’au début du XVIe s. (Bellanger 1988, p. 245) est dépourvue de tout fondement.

14.  ↑  Voir les dictionnaires Robert, Larousse, Rey, Littré, TLF, de l’Académie Française… et tous les dictionnaires consultables en ligne repris dans The ARTFL Project et par Lexilogos (recherche effectuée avec l’aide de M. Lenoble-Pinson, que nous tenons à remercier chaleureusement). Ajoutons que le terme balsamaire est toutefois entré en 2011 dans un dictionnaire « officiel », réalisé avec des écoliers de France à l’initiative du Ministère de l’Éducation nationale : « Flacon à parfum en verre, en bronze ou en argile dont les femmes se servaient dans l’Antiquité. » Voir Le Dictionnaire des écoliers 8-11 ans, Paris, Larousse, 2011 = http://www.cndp.fr/dictionnaire-des-ecoliers/.

15.  ↑  Voir entre autres les dictionnaires Harraps, Cambridge, Oxford, Duden,Van Daele. Nos vifs remerciements à S. De Knop, Univ. Saint-Louis à Bruxelles, pour son aide.

16.  ↑  Voir sub verbo le Battaglia (1962), le Vocabolario de l’Istituto della Enciclopedia italiana (1986) et le Grande Dizionario Italiano dell’Uso de Tullio de Mauro (1999). Tous nos remerciements à C. Casarin, Univ. Saint-Louis à Bruxelles, pour ses précieuses recherches.

17.  ↑  Daremberg & Saglio 1877-1919, IV, 2, s. v. sphynx, p. 1438 ; V, s. v. unguentum, p. 592 et ss., et s. v. vitrum, p. 936 et ss.

18.  ↑  Kisa 1908, II, p. 326-330.

19.  ↑  La Baume 1973, p. 10. Balsamarium est depuis lors la forme courante en anglais et en allemand – mais Balsamar chez Barkóczi 1996 –, l’italien préférant nettement le correspondant italien balsamario. On notera que l’Enciclopedia dell’Arte antica, classica e orientale (7 vol., 1958-1966), en ce compris ses volumes de supplément I (1970 [1973]) et II (1994-1997), ne comporte d’entrée ni pour unguentarium (-rio), ni pour balsamario, ce dernier terme apparaissant sporadiquement dans quelques articles signalés dans les Indici (1984).

20.  ↑  TLL, II, c. 1709, s. v. balsamarius. Herbae balsamariae chez Plinius Valerianus, auteur du VIe s. apr. J.‑C. (cf. TLL, Index autorum [1904], p. 85).

21.  ↑  Mot absent de Blaise 1954, Du Cange 1883-1887, Prinz & Schneider 1967 et Dee 1997.

22.  ↑  Fontaine, Fontaine-Hodiamont & Lenoble-Pinson 2012a, p. 45 ; 2012b, p. 9-10.

23.  ↑  Pour balsamaire, voir supra note 17 ; pour unguentarium : Daremberg & Saglio 1877-1919, IV, 2, p. 867, s. v. rhyton. L’unguentarium, « flacon à huile et à odeurs », y est cité comme devant faire l’objet d’une entrée dans le dictionnaire mais le projet est resté sans suite.

24.  ↑  De Tommaso 1990, e.a p. 20.

25.  ↑  Newman 1977 et 1993. Notons que le mot balsamaire n’est pas réservé qu’aux fioles en verre, mais est appliqué aux vases à parfum réalisés dans d’autres matières. Les archéologues l’utilisent ainsi couramment pour désigner de petits récipients anthropomorphes en bronze, pourvus d’un couvercle et d’une anse, datant de l’époque romaine impériale : Marti 1996, en part. p. 979-990.

26.  ↑  Par exemple en fixant une contenance de 10 ml max. pour le balsamaire, et de 10 à 50 ml pour l’unguentarium (Foy & Nenna 2001, p. 149 sv.) ; ou en décrétant qu’au contraire, il faut réserver le terme unguentarium aux petites bouteilles de toilette en verre soufflé (Dekówna & Olczak 2002, p. 57-58) ; ou encore en cantonnant le terme dans une forme unique – sorte de toute petite hydrie –, façonnée sur noyau (Ferrari et al. 1998, p. 13 et 47 = Ferrari et al. 2004, p. 13 et 47 [AIHV]). Ce dernier parti pris remonte en fait à Harden 1969, p. 54, fig. 3, suivi par Goldstein 1979, puis Grose 1989, enfin Stern 1994, mais abandonné par Stern 2001, qui, p. 22, adopte un sens général : « unguentarium. A small, general purpose bottle, more often than without handle. Container for cosmetics, scents, medicines, herbs, pigments, etc. Special shapes include : aryballos, bird, sphere. » Pour plus de détails, et notamment sous l’aspect chronologique, voir Fontaine, Fontaine-Hodiamont & Lenoble-Pinson 2012a, p. 41 ; 2012b, p. 6.

27.  ↑  Une caractérisation dans cet esprit est proposée par Mandruzzato & Marcante 2007, p. 44-48 (« Il linguaggio ») et par Sennequier 2013, p. 17-21 (Méthodologie dans la description des verres et typochronologie). Un contre-exemple illustrant l’aporie d’une voie hyper-formaliste, structurée pour un langage informatique : Dekówna & Olczak 2002.

28.  ↑  Voie suivie par Ravagnan 1994, Mandruzzato & Marcante 2007 et Sennequier 2013.

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